Bombarder le Venezuela ne sauvera pas le système financier

mardi 16 décembre 2025


Brandissant des banderoles arborant le message « Bombarder le Venezuela ne sauvera pas le système financier », des militants de l’Organisation LaRouche ont manifesté dans les rues de Los Angeles pour tenter de sortir les citoyens américains du brouillard de mensonges et de manipulations dans lequel ils sont plongés, afin de comprendre ce qui se trame réellement et d’intervenir. Derrière les fous de guerre, centrés en Europe, à Washington et surtout à Londres, se cache une tentative frénétique de sauver le système financier en faillite, sous le poids de gigantesques bulles interconnectées de dettes, de spéculations et désormais d’arnaques crypto/bitcoin. Ce système a atteint sa phase finale, malgré la pompe à phynance actionnée au profit du complexe militaro-financier-industriel. Disons-le clairement : les nouvelles mesures de sauvetage financier lancées aux États-Unis la semaine dernière ne sauveront pas leur système, pas plus que bombarder le Venezuela, ou tout autre cible.


Le 9 décembre, les États-Unis ont pris une série de mesures visant à inonder les marchés de liquidités afin d’éviter l’effondrement tant redouté du système.

Premièrement, la Réserve fédérale (Fed) a abaissé les taux d’intérêt des fonds fédéraux de 0,25 point. Deuxièmement, elle a relancé (déjà au 1er décembre) l’assouplissement quantitatif au rythme d’un achat mensuel de 40 milliards de dollars d’actifs. Troisièmement, la Commodity Futures Trading Commission (CFTC, ou Commission américaine des opérations à terme sur matières premières) a annoncé l’acceptation de certaines cryptomonnaies en garantie pour des produits dérivés « garanties tokenisées ». Quatrièmement, enfin, l’Office of the Comptroller of the Currency (OCC, ou Bureau de contrôle de la monnaie) a autorisé les banques à interférer sans risque dans le commerce des crypto-actifs.
Tout cela revient en réalité à tenter de surpasser le fantasme. L’économiste américain Lyndon LaRouche qualifiait ce phénomène de « monnaie monopolistique » ou « argent fou », en référence à la déconnexion du dollar américain avec l’économie réelle. Les cryptomonnaies, y compris les stablecoins, appartiennent à cette catégorie de fausse-monnaie, et la décision de les accepter comme garantie montre à quel point la Fed a basculé dans la folie.

Venezuela, Ukraine : guerre perpétuelle

Quant à la menace d’intervention militaire américaine au Venezuela, il est évident pour toute personne un tant soit peu perspicace que cette prétendue lutte contre la drogue n’est qu’un prétexte et que le but de cet élan belliqueux est de maintenir le monde dans une logique de guerre perpétuelle, et surtout de briser la dynamique de développement économique portée par la Majorité mondiale, en particulier par la Chine, la Russie et l’Afrique du Sud, via les BRICS, et d’autres organisations dans le même esprit.
La situation dans les Caraïbes est extrêmement tendue. La saisie le 10 décembre d’un pétrolier vénézuélien, l’imposition de sanctions sur six autres navires et les rapports annonçant de nouvelles saisies en préparation, représentent une escalade agressive de la guerre économique et militaire brutale déclenchée contre ce pays, qui se retrouve pris à la gorge. En effet, le Venezuela ne peut pas se permettre une perturbation de son commerce extérieur, dont les exportations pétrolières représentent 90 % de ses recettes d’exportation. Dans un communiqué daté du 12 décembre, le Center for Economic and Policy Research (Centre de recherche économique et politique) met en garde contre les conséquences désastreuses pour la population vénézuélienne si cette source de revenus était coupée, annonçant un effondrement économique inévitable.

En Europe, des manœuvres sont en cours avant la réunion de la direction du Conseil européen, qui doit avoir lieu du 18 au 19 décembre, afin de faciliter l’utilisation des fonds russes saisis par l’Occident, détenus en Belgique, pour poursuivre la guerre en Ukraine. Pendant ce temps, les forces ukrainiennes subissent des pertes croissantes, et l’E3 (Royaume-Uni, Allemagne et France) ainsi que la Coalition des Volontaires, qui veulent à tout prix poursuivre la guerre, refusent de reconnaître cette réalité. Le week-end dernier, les négociateurs américains Steve Witkoff et Jared Kushner ont eu plusieurs entrevues avec des responsables ukrainiens à Berlin, avant une rencontre avec le président ukrainien et les dirigeants de l’E3, de l’OTAN et de l’Union européenne.

Développement mutuel : et pourquoi pas ?

Dans un contraste frappant, les 11 et 12 décembre, des réunions se sont tenues en Asie centrale avec les dirigeants de 17 nations, qui se sont engagés explicitement en faveur de la paix et du développement mutuel. Le président russe Vladimir Poutine a personnellement assisté à la « Réunion du Forum international Paix et Confiance : unité des objectifs pour un avenir durable » , qui se tenait à Achgabat, capitale du Turkménistan. Il y a rencontré en tête à tête les dirigeants turc, irakien et iranien, ainsi que son hôte, le président turkmène Serdar Berdimuhamedov.

Dans son allocution devant la séance plénière du 12 décembre, le président russe a expliqué comment « des initiatives économiques multilatérales à grande échelle sont mises en œuvre, notamment dans la région caspienne et en Asie centrale. La construction du Corridor international de transport Nord-Sud est en cours, les contacts interrégionaux bilatéraux progressent régulièrement et les échanges dans les sphères culturelle, humanitaire et éducative se développent ».

Imaginez ce modèle de coopération et de développement mutuel transféré dans l’hémisphère occidental ! De ce point de vue, il n’est pas anodin qu’une information ait circulé la semaine dernière, rapportant que des versions antérieures et inédites de la nouvelle Stratégie de sécurité nationale (NSS) américaine, publiée en novembre, contenaient une proposition pour un club « Core 5 », regroupant les États-Unis, l’Inde, la Russie, la Chine et le Japon, en remplacement du G7 et du G20. Bien que cette information, parue sur la plateforme médiatique militaire américaine Defense One, ait été démentie par la Maison-Blanche, elle a néanmoins suscité des questions du genre « et pourquoi pas ? » Par exemple, un article du Times of India du 12 décembre pose la question : « Donald Trump veut faire partie du club Inde-Chine-Russie ? Tout sur le buzz du Core-5. Quels pays figurent sur la liste. »

Notons que certains développements récents, bien qu’ils n’aient pas fait la une, sont de bons indicateurs d’un changement en cours. En octobre, le gouvernement américain a discrètement levé pour six mois les sanctions imposées à l’Iran sur son port de Chabahar, le nœud portuaire clé du Corridor international de transports nord-sud, dans lequel l’Inde s’est fortement investie. Et la semaine dernière, le président Donald Trump et le Premier ministre Narendra Modi se sont entretenus au téléphone, après la visite d’une délégation commerciale américaine à New Delhi pour des discussions du 10 au 11 décembre.

Le 13 décembre, en Biélorussie, suite à deux jours de pourparlers cordiaux entre l’envoyé américain John Coale et le président Alexandre Loukachenko, Coale a annoncé que les États-Unis lèveraient les sanctions sur les exportations de potasse biélorusses, qui représentaient ces dernières années 20 % des approvisionnements mondiaux de ce minerai, indispensable à la fabrication d’engrais.
Autant de voyants qui montrent que la mise au ban de l’OTAN mondiale, bras armé du système financier transatlantique en faillite, est loin d’être un rêve utopique…