Ses idées, sa vie
Lyndon LaRouche (1922-2019) est un homme politique américain qui, depuis plus de cinquante ans, a pris ses responsabilités face à la défaillance de la caste politique de son pays en s’engageant sur la scène publique nationale et internationale.
Philosophe, scientifique, poète et économiste, mais pas dans le sens restrictif (universitaire) du terme, il conçoit l’économie comme une branche de la science physique, par laquelle l’homme transforme et améliore la nature afin d’en favoriser le peuplement.
C’est au nom de cette conception anti-malthusienne qu’il dénonce la financiarisation de l’économie depuis la fin des années 1950, prévoyant à neuf reprises le cycle de crises qui s’étend depuis lors, jusqu’à la crise systémique monétaire et financière internationale actuelle.
Ne se contentant pas de prévoir et de dénoncer, il propose chaque fois des solutions, dépendant d’une volonté politique et non de considérations techniques ou moralisatrices.
Il s’agit en particulier :
- d’un « Nouveau Bretton Woods », une réforme financière en profondeur permettant un nouvel ordre économique et monétaire mondial plus juste, réorientant les flux financiers vers le travail et l’équipement de l’homme et de la nature ;
- d’un « Pont terrestre eurasiatique », un développement mutuel Est-Ouest et Nord-Sud faisant appel à des investissements massifs dans les infrastructures (énergie, eau, transports, etc.) et l’accès pour tous aux technologies les plus avancées. C’est en dialogue avec le couple LaRouche que la Chine proposa son initiative pour les Nouvelles Routes de la soie.
C’est ce contexte qui, pour lui, permettra de redonner priorité à la création d’emplois productifs et à un ordre socialement juste, à l’opposé de l’économie de spéculation et de services actuellement dominante.
Il se voit comme le principal héritier du « Système américain » d’économie politique.
Né du colbertisme et de la révolution scientifique menée par Leibniz dans l’Europe du XVIIe siècle, le système américain est l’ennemi naturel de l’Empire britannique et de son idéologie libérale.
La démarche de LaRouche est fondée sur la redécouverte des révolutions scientifiques successives, depuis les premiers astro-navigateurs de l’âge glaciaire jusqu’à la Renaissance européenne autour de Nicolas de Cues et Léonard de Vinci, en passant par la dialectique platonicienne, jusqu’au découvreur de l’harmonie du système solaire (la gravitation universelle), Johannes Kepler.
C’est l’esprit de ces découvertes qu’il s’efforce d’insuffler à son mouvement, afin de former des adultes capables de se battre pour un principe de justice face aux pouvoirs établis et aux récupérations intéressées.
Dès son adolescence, Lyndon LaRouche engage le combat des idées. Il dénonce la pensée aristotélicienne et cartésienne sous toutes ses formes, celle qui conçoit l’avenir comme une projection linéaire du monde présent, au lieu d’agir dans le présent au nom de ce que devrait être le futur.
Sa démarche « dynamique » s’inspire aussi de celles de Cues, Leibniz et Riemann. En termes économiques, elle vise à accroître la production humaine par unité de surface et par tête, afin que l’homme se rende de plus en plus responsable de la biosphère et de la noosphère - c’est-à-dire des générations futures.
En 2016, Helga Zepp-LaRouche, a rappelé les quatre principes cardinaux que LaRouche a définis comme étant la base de toutes mesures pour sortir de la crise « par le haut » :
- la séparation des banques de dépôt, des banque d’affaires, suivant les critères de la loi Glass-Steagall adoptée par le président américain Franklin Roosevelt en 1933, ce qui se traduirait par l’annulation pure et simple de la grande majorité des dettes insolvables et des contrats sur produits dérivés.
- l’instauration dans chaque pays d’un système de banque nationale, à l’instar de celle créée à l’époque par Alexander Hamilton aux États-Unis. Ce qui supplanterait l’actuelle politique de création de crédit par des banques centrales indépendantes pour le plus grand profit des spéculateurs.
- la création d’un système international de crédit (New Bretton Woods), ayant vocation à « augmenter la productivité de l’économie réelle et le niveau de vie des populations de tous les pays, en promouvant le progrès scientifique et technologique et l’accroissement de la densité de flux énergétique dans le processus de production ».
- la croissance économique a besoin d’un vecteur scientifique, tel un « programme à marche forcée pour la maîtrise de l’énergie de fusion et son utilisation, ainsi qu’une coopération internationale pour la recherche spatiale ».
Biographie
Né en le 8 septembre 1922 à Rochester (New Hampshire), Lyndon Hermyle LaRouche, Jr. devient, après avoir servi sous les drapeaux pendant la Seconde Guerre mondiale, consultant en production dans le secteur de la chaussure, avant d’étendre son expertise des cycles de production et de la gestion humaine au domaine de l’entreprise en général.
Il mène, parallèlement à son activité, des investigations approfondies dans les travaux du physicien Bernhard Riemann et élabore ce qui deviendra la méthode LaRouche-Riemann d’économie physique, conception à partir de laquelle il formule ses prévisions économiques.
Mais les années 60 sont agitées, et après avoir vécu le passage de l’ère Roosevelt au régime policier de Truman et McCarthy, l’assassinat du président Kennedy le résout à s’engager politiquement pour ses idées, face à ce qu’il identifie comme une attaque coordonnée des vieux cercles financiers et impérialistes d’Europe et de Wall Street contre les Etats-Unis de Franklin Roosevelt, lui aussi un héritier du Système américain.
En 1967, LaRouche entreprend de former à sa méthode un groupe d’étudiants de l’université de Columbia à New York, campus qui, l’année suivante, sera l’épicentre de la révolution générationnelle des baby-boomers.
Dans cette pétaudière estudiantine du printemps 1968, le paradigme contre-culturel « sexe-drogue-rock » devient la norme sociale et le ferment « révolutionnaire » se cantonne à la contestation pure et aux problèmes des étudiants, sans jamais se donner l’ambition de faire renaître l’Amérique de Roosevelt, de Lincoln et des pères fondateurs.
Dans cette dynamique sociale où la science, le progrès et la croissance démographique deviennent des anti-valeurs, il forge son propre mouvement, sur la base des pouvoirs créateurs de chaque individu, s’opposant ainsi, dès le départ, à un libéralisme culturel sans principes ni sens de l’avenir.
Le 15 août 1971 se réalise sa première prévision à long terme, élaborée dès la fin des années 50. Le système monétaire international de Bretton Woods créé par Roosevelt pour un ordre financier régulé par les puissances publiques, est démantelé par le président Nixon et son conseiller Georges Schultz.
L’ensemble des économistes et universitaires qui avaient martelé que le système ne pouvait pas s’effondrer, passent pour des imbéciles. Celui qu’ils raillaient, Lyndon LaRouche, apparaît alors comme un recours.
Plus fondamentalement encore, il estime que la dérégulation entreprise par l’oligarchie financière, couplée à la nouvelle matrice culturelle (sexe marchandise, promotion des drogues, musique-bruit), va entamer un processus irréversible si rien ne le remet radicalement en cause. Il s’attelle alors à cette tâche.
Fort de cette autorité politique, des milliers de jeunes le rejoignent, ce que l’oligarchie financière ne peut tolérer. Elle décide d’humilier ce trouble-fête en l’opposant dans un débat public, fin 1971, à l’un des économistes les plus renommés de l’époque, le keynésien Abba Lerner. LaRouche profite de l’occasion pour le ridiculiser et lui faire reconnaître publiquement son penchant pour la politique de Hjalmar Schacht (l’économiste du régime nazi).
En réaction, Sydney Hook, fondateur du Congrès pour la liberté de la Culture, déclare que Lyndon LaRouche ne pourra jamais plus exposer ses idées en public ou dans les médias dominants. Hook, financé par la CIA, exprime ainsi la position des milieux anglo-américains pour qui toute manifestation d’un authentique patriotisme américain incarne le principal danger.
LaRouche oriente alors son mouvement de jeune vers la population active et les décideurs : il entend ainsi raviver le véritable système américain parmi la population et dans les institutions afin de créer une opposition à l’impérialisme financier destructeur (ou « mondialisation »), que ni le Parti démocrate, ni le Mouvement des droits civiques ne sont plus en mesure d’animer.
En 1972, il crée l’US Labor Party (Parti ouvrier américain), avec lequel il mène en 1976 sa première campagne présidentielle comme candidat indépendant. A la même époque, il organise un service international d’information et de renseignement qui donne naissance au magazine Executive Intelligence Review (EIR).
En 1974, il forme, avec le physicien nucléaire Robert J. Moon et de nombreux scientifiques de l’ancienne génération, la Fondation pour l’énergie de Fusion (FEF), dont le magazine Fusion devient le troisième tirage scientifique aux Etats-Unis.
En 1975, Lyndon LaRouche prend une envergure internationale avec son projet de Banque de développement international (IDB), qui va inspirer la conférence des pays non-alignés tenue à Colombo (Sri Lanka), en août 1976. A cette occasion, en effet, un appel est lancé en faveur d’un « Nouvel ordre économique international » et d’un moratoire sur la dette des pays du tiers-monde. Dès lors, LaRouche joue un rôle clé dans la conception de grands projets de développement régional pour ces pays, parmi lesquels l’Inde d’Indira Gandhi et le Mexique du Président Lopez Portillo. Il promeut également un « plan Oasis » pour ramener la paix au Proche-Orient, fondé sur l’utilisation de la technologie nucléaire pour dessaler l’eau de mer et irriguer massivement la région, posant ainsi les bases d’une paix par le développement mutuel entre Israël et les pays arabes.
Ce rôle actif pour imposer le modèle américain d’économie politique face à la recolonisation économique du monde par les lobbys financiers anglo-américains, lui vaut la haine du « parti britannique » et en premier lieu, du secrétaire d’Etat américain Henry Kissinger. Le 10 mai 1982, celui-ci proclame à Chatham House, au Royaume-Uni, son adhésion à la politique de l’Empire britannique et la nécessité pour les Etats-Unis de s’en inspirer. Dès lors, les sabotages politiques et les menaces de mort se multiplient contre Lyndon LaRouche et ses amis politiques.
Pendant la campagne présidentielle de 1980, lors d’un débat dans l’Etat du New Hampshire, il rencontre le candidat républicain Ronald Reagan. Après quelques boutades qui s’avéreront inspiratrices, LaRouche glisse au futur Président des Etats-Unis son projet d’armes à laser défensives, visant à rendre obsolètes les arsenaux nucléaires et à mettre un terme à la géopolitique de la "Destruction mutuelle assurée" (M.A.D.).
Dès 1981, Il est chargé par la Présidence de conduire un dialogue officieux avec les hautes autorités scientifiques et militaires russes afin d’étudier la faisabilité d’une coopération entre les deux puissances rivales.
Le 23 mars 1983, malgré l’opposition du vice-président George H. W. Bush, le président Reagan annonce, lors d’une allocution télévisée, le lancement de l’« Initiative de défense stratégique » (IDS, ou SDI en anglais). Pendant cette période, LaRouche et ses associés européens mènent des discussions avec de nombreux représentants d’institutions gouvernementales, principalement en France, en Allemagne et en Italie. Une réunion de haut niveau est organisée par des experts français avec des collaborateurs de Lyndon LaRouche, à un moment de l’histoire où les autorités officielles américaines se montrent peu enclines à communiquer sur ce sujet.
Cependant l’IDS ne verra jamais le jour. Des deux côtés, les opposants se mobilisent pour faire échec à un projet qui aurait bouleversé l’ordre mondial, en jetant les bases de la paix par un développement technologique mutuel. Le but de LaRouche était en effet que les Etats-Unis et l’URSS poursuivent en parallèle le développement technologique permettant de mettre au point ces « armes anti-armes » et en mettent les retombées à profit pour l’exploration spatiale et le développement du tiers-monde.
L’opposition majeure émane des intérêts financiers anglo-américains, pour qui la mise en œuvre de ce projet, un retour à l’économie réelle, aurait impliqué l’arrêt de leurs spéculations dans l’économie virtuelle.
Cependant, les adversaires de LaRouche voient rouge : il faut absolument le mettre hors d’état de nuire. Dès lors, un conglomérat médiatico-financier coordonné par le milliardaire new-yorkais John Train, entreprend de démolir son organisation politique en déchaînant une intense campagne de diffamation qui durera plusieurs mois, pendant lesquels plus de 15 000 articles diffamatoires sont publiés dans la presse américaine.
Après un premier procès à Boston, révélant les manœuvres de l’Etat américain pour le détruire politiquement et qui n’aboutit pas, un second procès est ouvert à Alexandrie (Virginie), devant un tribunal réputé pour ses accointances avec les services de renseignement américains, et avec un jury composé de représentants de l’Administration résidant dans la région.
En décembre 1988, sur ordre du gouvernement, la manœuvre aboutit à la fermeture du journal New Solidarity et du magazine Fusion, (troisième magazine scientifique aux Etats-Unis avec 140 000 abonnés), ainsi qu’aux condamnations de LaRouche à quinze ans de prison et de treize de ses associés (de 5 à 77 ans de prison).
Pour Ramsey Clark, ministre de la Justice du président Johnson et grand avocat du Mouvement des droits civiques, « l’affaire LaRouche représente le cas le plus patent de subterfuge conscient et d’abus de pouvoir systématique, se déroulant sur une longue période et s’appuyant sur des prérogatives du gouvernement fédéral, survenu dans l’exercice de mes responsabilités ou dont j’aie pu avoir connaissance. » La condamnation de LaRouche intervenait quelques mois avant l’un des plus grands bouleversements de l’histoire contemporaine : la chute du système soviétique.
Le 12 octobre 1988, lors d’une conférence de presse à l’hôtel Kempisky de Berlin, LaRouche avait annoncé la réunification prochaine et inéluctable des deux Allemagnes, avec Berlin comme capitale. A cette occasion, il reprend le projet du général de Gaulle d’une Europe s’étendant « de l’Atlantique à l’Oural », qui trouvera dans la chute du système soviétique une occasion sans précédent de lancer une grande politique de coopération internationale pour le développement des peuples et des territoires, du Portugal à la Russie.
Il propose comme premier pas un plan de stabilisation et de développement pour la Pologne, afin d’éviter qu’elle ne devienne, comme c’est le cas aujourd’hui, l’enjeu d’un affrontement Est-Ouest.
Agé de 67 ans lorsqu’il est emprisonné, mais fort du soutien indéfectible de son épouse Helga, qu’il ne verra pas pendant cinq ans, LaRouche continue néanmoins à assumer son rôle d’homme d’Etat.
En décembre 1989, il commissionne un groupe de chercheurs de l’Institut Schiller, avec pour mission d’élaborer un programme économique pour l’Europe baptisé « Triangle productif Paris-Berlin-Vienne ». Massivement diffusé dès janvier 1990, ce programme s’appuie sur la modernisation et le développement à grande échelle des infrastructures de transport, d’énergie et de communication, tant à l’Est qu’à l’Ouest.
Très vite, sous l’impulsion d’Helga Zepp-LaRouche, présidente de l’Institut Schiller international, le projet trouve un écho favorable jusqu’en Asie où il est considéré comme l’étape essentielle pour désenclaver la masse continentale eurasiatique. En mars 1991, dans un discours rédigé depuis sa cellule et lu lors d’une conférence internationale, le prisonnier politique évoque la bataille menée au siècle précédent par les dirigeants européens et asiatiques pour tenter d’unir l’Eurasie en « une sphère de coopération entre Etats souverains pour leur bénéfice mutuel », ce qui aurait pu mettre un terme à la domination britannique sur le monde.
Ainsi naît le concept de « Pont terrestre eurasiatique » et de ses corridors de développement unissant l’Europe occidentale au triangle stratégique Russie, Chine et Inde, représentant, avec les Etats-Unis, le futur de l’humanité.
Dès sa libération en 1994, sous la présidence Clinton, il continue de plus belle la bataille, s’attachant tout d’abord, avec ses associés de l’EIR, à sauver les institutions de la présidence américaine sous attaque constante depuis que Bill Clinton occupe le bureau ovale.
En 1997 commence la campagne pour un Nouveau Bretton Woods, lancée par LaRouche et son épouse. Fin février, l’Institut Schiller appelle le Président des Etats-Unis à « utiliser les pouvoirs de la présidence pour convoquer d’urgence une nouvelle conférence internationale de Bretton Woods ».
En septembre 1998, alors que sous les yeux de tous, la mondialisation ruine le Mexique et la Thaïlande, et que la faillite du fonds spéculatif LTCM menace d’entraîner le système financier international dans sa chute, le président Clinton lance un appel pour « une nouvelle architecture financière internationale ». C’est alors que l’affaire Lewinsky paralyse son initiative et celle de son secrétaire au Trésor, Robert Rubin.
En 2001, âgé de 79 ans, Lyndon LaRouche confie à la jeune génération de militants la responsabilité et la capacité de mener le combat politique pour redécouvrir les bases d’une culture scientifique intrinsèquement résistante et antidote à l’irrationalisme malthusien des soixante-huitards.
Au cours de sa campagne pour l’investiture démocrate en vue des présidentielles de 2004, il devance largement John Kerry et John Edwards en nombre de contributeurs, ce qui donne la mesure du soutien que lui accorde la base populaire du Parti démocrate.
Il est le seul homme d’Etat à dénoncer les menées fascistes des néo-conservateurs du vice-président Cheney, qui se déchaîne depuis ce « nouvel incendie du Reichstag », le 11 septembre 2001.
Il fait publier à plusieurs millions d’exemplaires la série de brochures polémiques « Children of Satan » (Les enfants de Satan), qui expose sans compromis la menace existentielle mondiale posée par cette clique d’idéologues instrumentalisée et leurs doctrines de « Grand échiquier » et de « Choc des civilisations ».
En avril et juin 2003, interviewé en tant que pré-candidat démocrate par la BBC anglaise, il dénonce les mensonges de Cheney et du cabinet de Tony Blair, ainsi que les conditions, pour le moins suspectes, dans lesquelles tous les opposants à la guerre se trouvent éliminés du débat.
Torpillé dès lors par les élites anglo-américaines, boycotté par la direction démocrate et les grands médias, LaRouche prend néanmoins pied dans la base des élus démocrates suite à l’intervention du LYM à la convention de Boston en juillet 2004, où Kerry est désigné candidat. LaRouche lui apporte son soutien tout en le poussant à sortir de sa réserve pour contrer Bush sur l’Irak et proposer un programme économique audacieux.
LaRouche joue alors un rôle de catalyseur dans le Parti démocrate, en dépit de la réélection de Bush, que la direction s’est montrée incapable d’empêcher. Il mobilise la base du parti pour amener le Congrès à contester officiellement la validité des élections, puis pour faire obstacle au projet gouvernemental de privatisation totale de la Social Security (les retraites par répartition).
Cependant, sous l’emprise du banquier d’affaires Félix Rohatyn, la direction démocrate rejette toutes les propositions de LaRouche et tout ce qui s’apparente aux politiques économiques du « Système américain ».
Son plan pour reconvertir l’industrie automobile en outil pour un nouveau New Deal reste lettre morte, malgré le soutien de nombreux responsables syndicaux et d’élus locaux. Le 25 juillet 2007, lors d’une conférence diffusée sur internet, il affirme que la « crise des subprimes », comme certains la qualifient de manière réductionniste, signe en réalité la banqueroute finale du système financier et monétaire post-Bretton Woods. En août, il lance auprès des municipalités et des parlements des cinquante Etats, une mobilisation pour faire adopter au Congrès fédéral le Homeowners and Bank Protection Act (HBPA), un projet de loi visant à empêcher l’expulsion des familles surendettées et la faillite de banques « privilégiées » (ayant échappé à la folie spéculative, et nécessaires au financement de la vie économique), à l’aide d’un mécanisme financier remettant l’émission de crédit sous la tutelle des élus.
En ravivant ainsi le pouvoir constitutionnel en faveur d’un système de crédit-monnaie, il veut redonner aux Etats-Unis leur indispensable rôle d’inspirateur en vue du Nouveau Bretton Woods.
Il continue également à presser les démocrates de lancer une procédure de destitution à l’encontre du vice-président Cheney, principal agent déstabilisateur en Asie du Sud-Ouest et partisan acharné de frappes américaines contre l’Iran. Il a par ailleurs élaboré une politique de sortie de crise pour toute cette région, connue sous le nom de « doctrine LaRouche », promouvant une coopération économique à grande échelle.
Dans ce cadre, et considérant la paix au Proche-Orient comme la condition incontournable d’une paix régionale, il appelle à la libération du leader palestinien Marouane Barghouti et encourage le Président israélien Shimon Pérès dans sa volonté de sceller un accord pacifique avec la Syrie, basé sur le développement mutuel. Rappelons ici que LaRouche soutient depuis toujours une politique de paix en Asie du Sud-Ouest, fondée sur le développement mutuel et une politique « d’actions pour la paix » basée sur de grands travaux et le partage des ressources aquifères, le nucléaire servant à dessaler l’eau de mer pour irriguer les terres et alimenter la région en eau potable.
En mai 2007, alors que se ravivent les tensions entre la Russie et l’Ouest, il se rend à Moscou pour promouvoir sa politique de Pont terrestre eurasiatique comme stratégie afin d’éviter la guerre.
Lors d’une interview télévisée, il avertit que « l’Empire Britannique est déterminé à lancer une guerre contre la Russie, la Chine et l’Inde ». Un mois auparavant, lors d’une conférence internationale pour promouvoir une « liaison de transport transcontinentale entre l’Eurasie et l’Amérique traversant le détroit de Béring », organisée dans la capitale russe, il avait souligné, dans une contribution lue par un représentant devant la salle plénière, que l’ère de la domination des relations internationales par des puissances impériales arrivait à son terme : « C’est le développement de l’infrastructure économique de base et du niveau de vie, basé sur le progrès scientifique et intensif en capital, qui doit désormais dominer les relations entre nations souveraines de la planète », et dans ce contexte, « franchir le détroit de Béring devient ainsi le berceau de la naissance d’une nouvelle économie mondiale ».
Après une conférence internationale tenue en août de la même année à Kiedrich (Allemagne), en présence de nombreux experts russes et de représentants de pays européens, dont la France, il participe en novembre au Forum sur les relations sino-américaines de Los Angeles, où il affirme que face à l’effondrement du système financier et à la mondialisation, la seule chance de survie pour les nations réside dans une union favorisant le développement de voies de communications, intérieures et transcontinentales.
Le lendemain, la presse gouvernementale chinoise couvre ses déclarations dans toutes les langues, reprenant notamment son appel à réunir les Etats-Unis, la Chine, la Russie et l’Inde pour organiser un nouveau système international, puisque « l’actuel système monétaire et financier touchera inévitablement à sa fin, sauf s’il est remplacé par un nouveau système mondial durant un laps de temps relativement bref ».
Pour la première fois depuis 1980, Lyndon LaRouche ne postule pas à la candidature démocrate. Cependant, avec le LYM, il lance une campagne féroce pour contrecarrer ces intérêts extérieurs aux Etats-Unis qui s’ingèrent dans le financement et la sélection des candidat, dénonçant la « forfaiture britannique » qui a mis hors course Hillary Clinton, alors qu’elle s’est montrée la plus compétente - sans commune mesure avec ses adversaires - par ses propositions économiques visant à protéger les 80 % d’Américains les plus démunis face à la dépression. Mais le DNC (la direction nationale du Parti démocrate), sous la houlette de Howard Dean et Nancy Pelosi, tous deux contrôlés par l’argent de Wall Street et par Felix Rohatyn, un banquier d’affaires fascisant, a favorisé la nomination d’Obama pour empêcher tout retour du parti aux principes de Roosevelt.
LaRouche commandite alors un rapport, diffusé à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires, sur le spéculateur philanthrope George Soros, qui a monté, dès 2006, la campagne et les réseaux de financement du sénateur de l’Illinois, soulignant comment George Soros, en liaison étroite avec le Foreign Office britannique, a aussi mis sur pied le gouvernement fantoche de Saakachvili en Géorgie, qu’ils utilisèrent cet été pour maquiller leur attaque contre la Russie. Invité par la chaîne officielle russe internationale Russia Today, LaRouche y dénonce fermement le projet britannique de démembrement de la Russie, tout en soutenant la « réaction appropriée » et « l’évaluation correcte » des autorités russes face à la menace de Troisième Guerre mondiale.
Depuis septembre 2008, face à l’accélération de l’effondrement économique et financier, et à ses conséquence humaines, LaRouche a accéléré ses efforts au niveau international pour une adoption rapide par les Etats-Unis- la Russie, la Chine et l’Inde, de son initiative des quatre puissances pour permettre la liquidation organisée des marchés spéculatifs et l’établissement d’un système international de crédit, à taux de change fixes, afin de financer un programme accéléré de construction et de développement dans toutes le srégions du monde.
Dans ce contexte, et suite à l’élection de Barack Obama, il a organisé à Washington le 11 novembre, une réunion à huis clos avec des représentants des institutions de la présidence (renseignement, diplomatie, militaire, etc.), ainsi qu’une conférence internet le 18 novembre, sachant que ce sont les confrontations politiques dans ces milieux-là qui déterminerons la politique d’une présidence Obama exo-dirigé, prise entre le feu des intérêts financiers anglo-américains et la poussée patriotique et républicaine qu’il aura catalysé.
(dernière mise à jour de la bio en septembre 2008)